L’avis d’une linguiste américaine
Katherine Watson est docteur en linguisitique,spécialiste de la langue française et experte en e-learning. Elle est membre du Costline Community College à Fountain Valley en Californie. Dans son livre blanc, elle met en perspective la carte heuristique française avec l’évolution de la méthode mind mapping mais aussi avec la dimension Internet.
Selon Katherine Watson, Frédéric Le Bihan, fondateur de l’École Française de l’Heuristique (EFH) est le représentant d’une façon unique, très française, de mettre en oeuvre la méthode Mind Mapping. La création de « Le Bihan’s Maps » par des étudiants en français langue étrangère du Coastline Community College leur permet d’expérimenter une approche méthodologique typiquement de chez nous.
Un nouvelle étape après Buzan
Au départ, il y eut la méthode du philosophe Porphyre de Tyr, qui dès l’Antiquité créa un système hiérarchique de représentation des connaissances pour aider ses disciples à visualiser l’organisation des concepts relatifs à un sujet.
Au Moyen-Âge, l’érudit espagnol Raymond Lulle créa des schémas heuristiques en forme d’arbres pour organiser visuellement des concepts. Plus récemment, Joseph Novak a créé les cartes conceptuelles autour de 1970. Puis le psychologue anglais Tony Buzan a formalisé la méthode Mind Mapping et réalisé un travail de divulgation remarquable.
Selon Katherine Watson, l’enseignement de Frédéric Le Bihan autour de la carte heuristique constitue actuellement l’ultime avancée, l’étape qui suit dans l’évolution de la méthode Mind Mapping. Elle s’appuie sur les spécifités d’une approche française de la carte.
L’approche française
Transdisciplinaire, à la recherche de la contextualisation des problèmes et des idées représentées, liée à un art du questionnement et à un souci d’harmonie visuelle, l’approche française est orientée vers un mieux vivre face à l’explosion d’informations et à la complexité du monde actuel. Pour illustrer son propos, Katherine Watson compare des cartes heuristiques réalisées par des étudiants américains avec celles réalisées par des étudiants français. Voici quelques observations :
- Les cartes réalisées par des étudiants américains tendent à être plus « utilitaires »,tournées vers une application immédiate. Les pictogrammes utilisés ressemblent à des icônes standardisés comme ceux que l’on utilise avec des logiciels.
- Les cartes réalisées par des étudiants français sont plus créatives, à la recherche de l’harmonie visuelle. Plutôt que l’application immédiate, la cohérence des idées au service d’un approfondissement de l’analyse est de mise. Les pictogrammes utilisés sont d’ordre plus personnel.
Ce livre blanc, qui place Frédéric Le Bihan et l’École Française de l’Heuristique au coeur d’une approche originale du Mind Mapping ne me surprend pas. Pourquoi une French Touch ne serait-elle pas possible dans ce domaine ? Je pense que cela est tout sauf anecdotique car la carte heuristique est partie prenante d’une nouvelle donne dans la gestion des connaissances tant dans le domaine de l’enseignement, que du management, que des nouveaux médias (Internet, réseaux sociaux, Web 2.0....).
Et si la France était en train de donner sa propre version, basée sur une approche à la fois philosophique et esthétique, d’une méthode qui jusqu’à présent était véhiculée par des acteurs anglophones…
Commentaires
Merci.
Franck.